Vient un temps où le risque de rester à l'étroit dans un bourgeon est plus douloureux que le risque d'éclore. Anaïs Nin
Lorsqu'on se demande si on est victime d'une addiction, on ne sait pas toujours vers qui se tourner. Peut-être en avez-vous parlé à un proche ou à votre médecin. Et vous vous retrouvez maintenant avec au mieux un dépliant ou juste un numéro de téléphone. Là vient l'étape la plus difficile et que vous avez peut-être reportée déjà de nombreuses fois. Si vous l'abordez pas à pas, cela consiste à prendre votre téléphone dans une main et composer dix chiffres l'un après l'autre. Enfin, lorsque vous entendrez "Allo", dites "Allo" vous aussi et laissez vous guider. Au bout du fil, il y a une personne qui sait pourquoi vous appelez. C'est ce que dans le jargon médical, nous appelons l'accueil de première intention. Vous y trouverez une écoute, des informations et une première évaluation de votre dépendance. On vous proposera alors une prise en charge adaptée à vos besoins.
Il est possible de rencontrer, ponctuellement ou régulièrement, des professionnels de santé spécialisés en addictologie : médecins, psychologues, psychiatres, infirmières, assistantes sociales dans des structures telles que les CSAPA (Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Les Csapa proposent une prise en charge pluridisciplinaire pour toutes les conduites addictives.
Il existe aussi des structures pour informer les personnes consommatrices dans une perspective de réduction des risques : Les CARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues). Le CARUD s’adresse aux personnes qui ne sont pas forcément engagées dans une démarche de soins ou qui sont exposées à des risques majeurs (accidents, infections – notamment hépatite C et VIH, etc) du fait de leurs modes de consommation ou des produits consommés. Les CARUD portent une attention particulière aux usagers les plus marginalisés.
Lorsque la situation nécessite une hospitalisation, l'accueil dans un service d'addictologie est privilégié. En général pour une durée de quinze jours, sur orientation médicale ou après une consultation préalable, la personne est accueillie en général pour deux semaines de façon à prendre en charge les effets somatiques et psychologiques liés à ses pratiques addictives.
L'hospitalisation constitue souvent une étape sur le parcours d'accompagnement vers une libération. Selon les situations, il pourra être suivi par une séjour plus long (de quatre semaines à plus d'une année) dans une structure spécifique souvent appelée centre de post-cure.
Dans certains cas, quelques semaines ne suffisent pas, et c'est alors auprès de communauté thérapeutique que l'on peut poser sa valise et prendre tout le temps nécessaire à se reconstruire lors de séjours de quelques mois à quelques années.
La fréquentation d'un hôpital de jour permet de démarrer ou poursuivre un accompagnement sur plusieurs mois tout en continuant une activité professionnelle ou personnelle. Sur prescription médicale et après un entretien d'admission, le patient sera accueilli de une à cinq demi journées par semaine, en général pour une période de trois mois, renouvelable.
L'hôpital de jour est une forme souple d'accompagnement souvent choisie à l'issue de l'hospitalisation complète pour prolonger l'accompagnement au delà des deux semaines et permettre entre autres une ré-appropriation du rapport au temps et des rythmes circadiens.
Bien sûr l'hospitalisation prend en charge les aspects somatiques, éducationnels et psychologiques relatifs aux addictions, mais quinze jours, c'est court.
Il est utile d'envisager d'aborder de façon suivie et approfondie les comportements récurrents, les causes personnelles de la dépendance, pour mettre en place de nouveaux comportements, de nouvelles habitudes, des stratégies de défense et de libération personnelle.
Pouvoir retrouver régulièrement d'autres personnes ayant traversé des épreuves similaires offre une forme de soutien lors du retour à la vie "normale". Dans ces cercles de soutien, chacun bénéficiera d'une écoute sans jugement et d'encouragements à consolider jour après jour sa sobriété.
Il existe de nombreuses associations, locales ou nationales et selon les types d'addictions.